La nuit commence


La nuit commence.

Berçant la vie et berçant la mort
Entre les draps.

Mais un doigt s’enfonce
Pour rejoindre l’étoile vraiment solitaire.

Elle se contracte, c’était donc l’anémone
— mouillée par moi, pas par la mer —
Qu’il faut lécher
Lorsque la langue comme l’enfance

A tout le temps.

Courbant ma pensée, je viens sourire dans les poils,
Une vraie joie sans raconter d’histoire.

Tu appuies tes fesses, un peu froid.
Embrasse-moi pour que la nuit ne me défigure pas.

Ariane Dreyfus, Le périlleux retour, in L’Inhabitable, Éditions Flammarion, Collection Poésie, 2006.

*

Incomincia la notte.

Cullando la vita e cullando la morte
Tra le lenzuola.

Ma un dito affonda
A raggiungere la sola solitaria stella.

Si contrae, era dunque l’anemone
— bagnata da me, non dal mare —
Che bisogna leccare
Quando la lingua come l’infanzia

Ha tutto il tempo.

Curvando il mio pensiero, sorrido tra i peli,
una vera gioia senza raccontare storie.

Appoggi le tue natiche, un po’ freddo
Abbracciami affinché la notte non mi sfiguri.


Traduzione Alfredo Riponi e Rita R. Florit