Miró – Leiris

 

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Joan Miró ou feu follet?
Bûcheron ou sylvain ?
Racine fourchue ou mandragore ?
Forêt d’automne ou arlequin ?
Sang ou rubis ?
Dame ! C’est selon…

*

Joan Miró o fuoco fatuo ?
Boscaiolo o silvano ?
Radice forcuta o mandragora
Foresta d’autunno o arlecchino ?
Sangue o rubino?
Beh ! Dipende …

 

Michel Leiris , Marron sculptés pour Miró, 1961, in Mots sans mémoire, Gallimard 1969
traduzione Rita R. Florit

 

 

Catalogo della mostra al Museo de l’Athénée del luglio 1961 con litografia originale di Miró in copertina.  L’edizione originale di « Marrons sculptés pour Miró », testo omaggio scritto da Michel Leiris è la  prefazione al catalogo pubblicata in plaquette (100 esemplari) 

Michel Leiris -Nuits sans nuits, et quelques jour sans jour

SANS DATE
(demi-sommeil)

Un arbre à trois branches (qui sont des serpents) frappe au carreau de ma fenêtre, vêtu d’un complet de confection et d’un faux col cassé.
Un peu plus tard dans la nuit, un chien – que j’imagine couché entre le matelas et le sommier de mon lit – n’est plus qu’un long reptile de bronze dont les piquants inclinés comme ceux d’un porc-épic me pénètrent dans le corps.

SENZA DATA
(dormiveglia)

Un albero a tre rami (che sono serpenti) bussa ai vetri della mia finestra, vestito d’un completo fatto in serie, e con un finto colletto inamidato spezzato.
Poco più tardi durante la notte , un cane – che immagino accucciato tra il materasso e la rete del mio letto – non è che un lungo rettile di bronzo le cui scaglie inclinate come quelle dell’istrice mi penetrano nel corpo

M. Leiris, NUITS SANS NUIT  et quelques jour  sans jours, Gallimard, 1961

trad. r.r.florit

M.Leiris- la parole entre objectivité-subjectivité

 

Un seul homme peut prétendre avoir  quelque connaissance de la vie dans ce qui fait sa substance, le poète; parce qu’il se tient au cœur du drame qui se joue entre ces deux poles: objectivité – subjectivité;
parce qu’il les exprimes à sa manière qui est le déchirement, dont il se nourrit quant à lui-même et dont, quant au monde, il est le porte-venin ou, si l’on veut, porte-parole.

Michel Leiris, L’Afrique fantôme, 17 mai 1932, Paris, Rééd Gallimard Coll. Tel, 1988